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Son plus ancien et son meilleur ami, M. de Saint-Marcel.

FRANVAL.

Comment, monsieur le comte ! vous vous donnez la peine de venir nous voir ; c’est moi qui aujourd’hui même voulais vous faire ma visite, pour vous remercier de toutes les bontés dont vous avez comblé mon gendre.

M. DE SAINT-MARCEL.

Des bontés !… il me semble que je n’ai encore rien fait pour lui ; mais c’est sa faute : j’apprends hier par ma femme, madame de Saint-Marcel, qu’il était à Paris : et comment l’a-t-elle su ? au bal de l’Opéra.

FRANVAL.

Au bal de l’Opéra !

M. DE SAINT-MARCEL.

Oui. Sans Édouard, qui pourtant ne la connaissait pas, la comtesse se trouvait compromise dans la plus sotte affaire…

FRANVAL.

Qu’est-ce que vous dites là ? comment, depuis trois mois…

M. DE SAINT-MARCEL.

Je ne l’ai pas vu une seule fois ; et j’ai reçu avant-hier de son père une lettre qui me paraissait une énigme : il se plaignait de ce que son fils n’avait pas encore obtenu une recette à Marseille. Que diable, quand on veut obtenir, on demande ; moi, je ne pouvais pas deviner, et je venais exprès pour lui faire une querelle.