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Jeunes et vieux, dès le premier service,
Sont du même âge ; et par un charme heureux,
À table il faut que chacun rajeunisse ;
Là, le vin seul a le droit d’être vieux.

(Pendant ce couplet, Rose a l’air d’écouter attentivement les détails du repas.)
FRANVAL.

À la bonne heure ; mais il est dix heures, ton déjeuner sera, comme le mien, pour midi, et d’ici là nous aurons le temps de faire une visite. Ainsi, tu vas venir avec moi, je l’exige : qu’est-ce que c’est donc que cela ?

ÉDOUARD, à part.

Il n’en démordra pas.

ROSE, à part.

Le pauvre jeune homme ne sait plus où donner de la tête.

FRANVAL.

Eh bien ! qu’as-tu donc ? et d’où vient cet air embarrassé ? tu ne peux pas t’absenter de chez toi pour une demi-heure ?

ÉDOUARD.

Eh bien ! non, beau-père, puisqu’il faut vous le dire, puisque, malgré mes efforts, il est impossible de vous le cacher : je ne puis de toute la matinée m’absenter une seule minute. (À voix basse.) J’ai une affaire d’honneur, j’attends mon adversaire.

FRANVAL.

Ah, mon dieu !

ROSE.

J’en étais sûre ; voilà du nouveau.