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Scène PREMIÈRE.

LOLIVE, ROSE.
ROSE, faisant entrer Lolive.

C’est toi, Lolive ; pour un valet de chambre de grand seigneur, comme tu es matinal ! Peste, levé avant dix heures !

LOLIVE.

J’ai su hier que vous deviez descendre à cet hôtel, et j’accours réclamer ta foi et le prix de onze mois de soupirs.

ROSE.

Ah ça, tu m’as donc été d’une fidélité…

LOLIVE.

Effroyable ; cela m’a fait du tort dans les antichambres : ma constance est passée en proverbe, et l’on ne m’appelle plus que le Céladon de la livrée. Quant à toi, je ne te fais pas de questions sur ce chapitre-là.


Air de Julie.

La confiance est la vertu première
Et d’un amant et d’un mari,
Tendre ou jaloux, infidèle ou sincère,
Rien n’empêche d’être trahi.
Et comment soulever le voile
Qui nous cache la vérité ?
Qu’un autre croie à la fidélité,
Moi je ne crois qu’à mon étoile.