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Ton père en d’autres temps l’a remis à ma foi
Pour racheter son héritage.

(Descendant lentement les marches, et posant le coffret sur le piédestal, elle s’avance au milieu du théâtre, mais à quelque distance de Julien.)

Je parais à tes yeux pour la dernière fois !
MARGUERITE, passant à la droite de Georges et le serrant dans ses bras.
Mon cher Julien, je te revois.
ANNA.
Je pars, et qu’aucun téméraire
N’arrête ou ne suive mes pas.


(Tous lui ouvrent un passage et s’inclinent sans oser la regarder. Georges, que Marguerite serre dans ses bras, veut s’en dégager pour suivre Anna. Dikson, qui est à sa gauche, le retient fortement. Pendant ce temps, Gaveston a remonté te théâtre, se trouve au fond en face d’Anna, et la saisit par la main.)


GAVESTON.
Non, sous mes pieds dût s’entr’ouvrir la terre,

(La ramenant sur le devant du théâtre.)

Qui que tu sois, tu ne sortiras pas.
LE CHŒUR.
Tremblez ! tremblez ! redoutez sa colère.
GAVESTON.
Non, je découvrirai ce funeste mystère,
Et l’ennemi secret qui s’attache à mes pas.

(Arrachant son voile.)

MARGUERITE, GAVESTON, LE CHŒUR.
Que vois-je ? Anna !
ANNA, se jetant aux genoux de Julien.
Que vois-je ? Anna ! C’est elle-même !
JULIEN, avec joie et cherchant à la relever.
Je retrouve celle que j’aime,
Celle à qui j’ai donné ma foi.
ANNA.
Orpheline et sans biens, je ne puis être à toi.