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Scène III.

GEORGES ; fermiers, paysans, habitans du domaine.
CHŒUR.
Vive à jamais notre nouveau seigneur !
De ses vassaux qu’il fasse le bonheur !
GEORGES, à part, en entrant.
Allons, gaîment recevons leur hommage,
Je suis seigneur, il faut tenir l’emploi.
(Aux paysans.)
Les braves gens dont j’acquiers l’héritage,
Mes bons amis, valaient bien mieux que moi.
(Regardant autour de lui.)
Dieu ! qu’est-ce que je voi ?
CHŒUR.
Mais qu’a-t-il donc ?
GEORGES.
Mais qu’a-t-il donc ? Ces lambris magnifiques,
Ces chevaliers, ces armures gothiques ;
C’est fait de moi, je n’y suis plus.
Mais déjà, j’en suis sûr, déjà je les ai vus !
ENSEMBLE.
GEORGES.
D’où peut naître cette folie ?
Et d’où vient ce que je ressens ?
Dame blanche, est-ce ta magie
Qui vient encor troubler mes sens ?
CHŒUR.
Il admire ces lieux charmans :
Combien sa vue est éblouie
De ces riches appartemens !