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GAVESTON.
Il est minuit ! dans ma demeure
Qui peut venir à pareille heure ?
ANNA.
Quelque voyageur sans abri.
GAVESTON.
Eh bien ! qu’il loge ailleurs qu’ici !
ANNA.
Pour lui je vous demande grace !
Vous qui voulez prendre la place
Des anciens maîtres de ces lieux,
Imitez-les, faites comme eux :
Si chacun ici les révère,
C’est que leur porte hospitalière
S’ouvrait toujours, aux malheureux.
(Gaveston s’éloigne sans lui répondre.)
ENSEMBLE.
ANNA, à part.
Il hésite, il balance,
Il ne voudra jamais ;
Il n’est plus d’espérance,
Adieu tous mes projets.
GAVESTON.
De cette complaisance
Je me repentirais ;
Il faut de la prudence
Pour servir, mes projets.

Scène IV.

Les prédédens ; MARGUERITE.
MARGUERITE.
Un beau jeune homme et de bonne tournure,
Pendant l’orage et par la nuit obscure
Demande asile en ce noble castel,
En invoquant saint Julien d’Avenel.