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ANNA,
C’est la vérité.
GAVESTON.
Et qu’en avez-vous fait ?
ANNA.
Selon ses ordres, après sa mort je l’ai lu, et comme elle m’avait fait jurer de ne confier ce secret à personne, pas même à la plus intime amitié, j’ai déchiré cette lettre à l’instant.
GAVESTON.
Et moi, que les magistrats ont nommé votre tuteur, puis-je vous demander quel en était le contenu ?
ANNA.
Non, monsieur.
GAVESTON.
Et pourquoi ?
ANNA.
C’est que vous ne le saurez pas,
GAVESTON.
Fort bien, miss Anna ; sous votre air doux et timide vous cachez plus de fermeté et de résolution que je ne l’aurais soupçonné ; mais dorénavant je prendrai mes précautions.
(On entend une cloche en dehors.)
Eh mais ! quel est ce bruit ?
DUO ET TRIO.
ANNA.
- C’est la cloche de la tourelle
- Qui tout à coup a retenti !
(À part, pendant que Gaveston va regarder à la fenêtre.)
- À notre rendez-vous fidèle,
- C’est celui que j’attends ici.