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RONDON, ployant et déchirant son article.

Oui, sans doute, mais ce que j’en fais dans cette occasion, c’est plutôt pour toi que pour elle ; car, s’il faut te parler à cœur ouvert, j’ai découvert que ce docteur était mon rival.

DELMAR.

Vraiment ?

RONDON.

Il vient m’enlever un très-beau mariage ; et la délicatesse ne m’oblige pas à le servir. Je laisse aujourd’hui le premier article comme il est, parce qu’il est imprimé, et qu’il ne faut pas se brouiller avec le propriétaire de son journal ; mais j’en resterai là, je serai neutre.

DELMAR.

On ne t’en demande pas davantage ; et pourvu que tu ne dises rien au beau-père, et que tu le laisses choisir entre vous deux.

RONDON.

Non pas, non pas, j’ai déjà parlé ; j’en conviens franchement, parce que je suis bon enfant ; j’ai dit du mal ! mais de vive voix.

DELMAR.

Il se pourrait ! Ah, tant mieux ! sa réputation est faite. Il ne lui manquait plus que cela ; il ne lui manquait plus que des ennemis, et j’allais lui en chercher ; mais te voilà.

RONDON.

Dam ! on me trouve toujours dans ces occasions-là ; et puis cela te fait plaisir, tu peux être tranquille ;