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DELMAR.

Belle question ! pour que tu aies plus d’occasion de voir ta prétendue.

RÉMY.

Je te remercie ; quel bonheur ! Mais quant à cette dame, elle se trompe, je ne la connais pas.

DELMAR.

Qu’est-ce que cela te fait ? ne va pas la contredire, ce n’est pas honnête.

MADAME DE MELCOURT, bas à Germont.

Ce jeune homme qui cause avec lui, est M. Delmar, son propriétaire, un auteur très distingué.

GERMONT.

Comment, c’est M. Delmar, l’auteur ? je logerais, dans la maison d’un auteur ! Tu sais bien, ma fille, cet opéra que nous avons vu à Montpellier… M. Delmar… les paroles de cet air que tu chantes si bien sur ton piano… M. Delmar…

MADAME DE MELCOURT.

J’espère que vous vous rencontrerez chez moi avec monsieur, qui me fait souvent l’honneur d’y venir ; c’est aussi un ami du docteur.

GERMONT.

Je lui en fais compliment. Si je me fixais à Paris, je ne voudrais voir que des poètes, des artistes, des gens célèbres. J’aimerais à paraître en public avec eux, parce que c’est agréable d’être remarqué, d’être suivi, d’entendre dire autour de soi : « C’est monsieur un tel, c’est sûr, le voilà ; et quel est donc ce monsieur qui lui donne le bras ? C’est. M. Germont ! de Montpel-