Page:Scribe - Théâtre, 5.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GERMONT.

Et vous, ma chère nièce, que dites-vous de tout cela ?

MADAME DE MELCOURT.

Qu’il y a beaucoup d’exagération.

GERMONT.

Quoi ! vous pensez que le docteur Rémy ?…

MADAME DE MELCOURT.

Moi, je n’en dis rien, parce que je ne puis pas le souffrir. C’est un homme insupportable, qu’on ne trouve jamais : toutes les dames en sont folles, et je ne sais pas pourquoi.

SOPHIE, à voix basse.

Mais taisez-vous donc !

MADAME DE MELCOURT.

Et pourquoi donc me taire ? je dis ce que je pense ; il m’a enlevé mes spasmes nerveux, j’en conviens ; car il guérit, c’est vrai, il guérit ; il n’a que cela pour lui : il faut bien qu’il ait quelque chose.

DELMAR.

Vous voilà ! toujours injuste, exagérée quand vous n’aimez pas les gens.

MADAME DE MELCOURT.

Et vous, toujours prêt à partager l’engoûment général.

GERMONT.

Mais, ma nièce… mais, monsieur…

MADAME DE MELCOURT.

Vous verrez ce que deviendra votre docteur Rémy. Malgré tous ses succès, je ne lui donne pas dix ans de vogue.