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DELMAR.

Il y en a pour tout le monde.

RONDON.

Dam ! ils ont tous ri. Et puis, si une pièce est bonne, il ne faut pas, parce qu’elle est de nous, que cela m’empêche d’en dire du bien. Moi, je ne connais personne ; la vérité avant tout.


Scène V.

Les précédens ; JOHN.
JOHN.

Monsieur, c’est de l’argent.

DELMAR.

Bon, mes droits d’auteur du mois dernier.

JOHN.

Oui, monsieur, quatre mille francs.

DELMAR.

Quatre mille francs ! ô Racine ! ô Molière ! (Les prenant de la main de John.) C’est bien ; mille francs pour l’économie, et mille écus pour les plaisirs. (Il les renferme dans son secrétaire.)

JOHN.

Et puis, voici une lettre qu’un garçon de théâtre vient d’apporter.

RONDON, se levant, et prenant la lettre.

Eh ! c’est la lettre de réception ! (Il lit tout haut.) « Messieurs, votre petite pièce » petite pièce, elle est parbleu bien grande ! « votre petite pièce pétille d’esprit et d’originalité ; les caractères sont bien tracés, le