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RONDON.

Je sors du comité, il était au grand complet. Comme c’est imposant, un comité ! On y voit de tout, de graves professeurs, des militaires, des employés, des avoués, et même des hommes de lettres.

DELMAR.

As-tu bien lu ?

RONDON.

Comme un ange.

DELMAR.

Et nous sommes reçus ?

RONDON.

Je n’en doute pas, ils ont ri ; et le directeur m’a reconduit jusqu’au bas de l’escalier, en disant qu’on allait m’écrire. (Se mettant à la table.) Aussi, je vais annoncer notre réception dans le journal de ce soir.

DELMAR.

Il n’y a en toi qu’une chose qui me fâche, c’est que tu sois à la fois auteur et journaliste ; tu te fais des pièces et tu t’en rends compte, tu te distribues, à toi, des éloges, et à tes rivaux, des critiques ; cela ne me paraît pas bien.

Air : Le choix que fait tout le village.

Lorsque l’on est sorti de la carrière,
Lorsque l’on goûte un glorieux repos,
On peut porter un arrêt littéraire,
On peut alors parler de ses rivaux.
Oui, le pouvoir que déjà tu te donnes,
À nos anciens il faut l’abandonner :
Ceux qui jadis ont gagné des couronnes,
Seuls à présent ont le droit d’en donner.