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RONDON.

Oui, morbleu ! (Appelant.) John ! à déjeûner ! car moi, je suis un bon convive et un bon enfant.

DELMAR.

Je te présente le docteur Rémy, mon camarade de collège, et mon meilleur ami, un jeune praticien, qui est persuadé que, pour réussir, il suffit d’avoir du mérite.

RONDON.

Monsieur vient de province ?

DELMAR.

Non ; du faubourg Saint-Jacques.

RONDON.

C’est ce que je voulais dire.

DELMAR, à Rémy.

Apprends donc, et mon ami Rondon te le dira, que, dans ce siècle-ci, ce n’est rien que d’avoir du talent.

RONDON.

Tout le monde en a.

DELMAR.

L’essentiel est de le persuader aux autres ; et pour cela, il faut le dire, il faut le crier.

RONDON.

Monsieur a-t-il composé quelque ouvrage ?

RÉMY.

Un Traité sur le croup qui renferme, je crois, quelques vues utiles ; mais toute l’édition est encore chez Ponthieu et Delaunay mes libraires.

RONDON.

Nous l’enlèverons ; j’en ai enlevé bien d’autres.