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après cela, pour vous faire mordre, vous faire bâtonner ! Je vous demande s’il n’y a pas de quoi perdre la tête, et dans le désespoir où je suis, je ne sais pas trop qu’est-ce qui pourrait me la remettre, (Regardant à gauche.) Mais on vient. Dieu ! que vois-je ? c’est la grande ourse de la mer Glaciale. Remettons ma tête ; il ne me fera peut-être pas de mal, me prenant pour son égal. (Il remet sa tête d’ours.)


Scène XV.

TRISTAPATTE, en ours noir, MARÉCOT, en ours blanc.
MARÉCOT, à part.

Le projet est bouffon ; mais s’il pouvait réussir… (Apercevant Tristepatte.) Eh bien ! que vois-je donc là ? c’est l’ours du seigneur Lagingeole. Il m’avait promis de ne pas le quitter. Si je pouvais l’attraper par sa chaîne.

TRISTAPATTE, à part.

Aïe ! il s’avance vers moi. Oh ! oh ! oh ! (Il tâche d’imiter l’ours.)

MARÉCOT, à part.

Miséricorde ! il se fâche.

TRISTAPATTE, à part.

Où fuir ? il va me dévorer.

MARÉCOT, reculant.

Mais il est sauvage. Oh ! oh ! oh ! (Il imite l’ours.)

(Tous deux cherchent à s’éviter ; ils parcourent le théâtre dans le même sens, se heutent en voulant fuir, et leurs têtes d’ours tombent du côté opposé à leur personne.)