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ACTE DEUXIÈME.

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Le théâtre représente une chambre de la ferme de Tchin-Kao. Portes à droite et à gauche. Au fond, au milieu du théâtre, une grande croisée qui donne sur la campagne.


Scène PREMIÈRE.

TCHIN-KAO, près d’une table à droite, prenant du thé.
AIR.
TCHIN-KAO.

Mon noble gendre a donc quitté la terre !
Ma fille est libre et rentre sous ma loi,
Et déjà maint amant se dispute sa foi !
Quel doux embarras pour un père !

Ma fille, vrai trésor de jeunesse et d’amour !
Que béni soit l’instant où lu reçus le jour !
Dans ce village obscur où s’écoulait ma vie,
La haine et les chagrins m’accablaient tour à tour ;
Mais depuis que Peki se fait grande et jolie,
On m’aime, on me chérit et l’on me fait la cour.

Ma fille, vrai trésor, etc.

Mais de nos lois suivant le sage privilège,
Voilà deux prétendans, qui dans leur tendre ardeur,
À ma fille ont offert leur cœur,
À moi leur dot, et laquelle prendrai-je ?

Je suis bon père, aussi je doi.
Choisir ici comme pour moi.
Mais de quel gendre dans ce jour
Faut-il donc couronner l’amour ?
L’un possède quelques vertus
Et beaucoup d’écus ;