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et que tout à l’heure tous deux ont disparu… En attendant me voilà mariée, me voilà la femme d’un mandarin que je n’aime pas… et je n’ai osé le dire ni à lui ; ni à mon père, qui me fait peur, et qui m’aurait battue ! mais à vous, Monseigneur, qui avez l’air si bon, et qui êtes prince… si vous pouviez me démarier…

LE PRINCE.

Hélas ! mon enfant, cela ne dépend pas de moi ; il y a des lois à la Chine ; il faudrait que le mandarin Tsing-Sing consentît lui-même à te répudier… et il n’y a pas l’air disposé !

PEKI.

Lui qui a quatre femmes, et Yanko qui n’en a pas du tout.

LE PRINCE.

Je crois qu’il lui céderait plutôt les quatre autres.

PEKI, pleurant.

Ah ! mon Dieu ! mon Dieu !… il faudra le garder pour mari… Que je suis malheureuse !…

LE PRINCE.

Allons, console-toi !

PEKI, pleurant toujours.

Me consoler !… et qu’est-ce que je pourrais faire pour me consoler ?

LE PRINCE.

À ton âge… il y a bien des moyens… Et puisque enfin celui que tu aimais a disparu… puisqu’il ne doit plus jamais revenir…