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PEKI.

Je n’ose plus.

LE PRINCE.

D’où viennent vos chagrins ? Ne venez-vous pas de faire un brillant mariage ? n’avez-vous pas un époux qui a du pouvoir, de la richesse… et que sans doute vous aimez ?…

PEKI, baissant les yeux.

Au contraire, Monseigneur, c’est que je ne l’aime pas…

LE PRINCE, à part, en riant.

Ah ! mon Dieu !… (Haut.) Je conçois en effet qu’avec sa figure, ses soixante ans et ces quatre précécédens mariage, il ne doit guère inspirer de passion… mais au moins, et c’est beaucoup, vous n’en aimez pas d’autres !…

PEKI, baissant les yeux.

Je crois que si !

LE PRINCE, gaiement.

Vraiment !

PEKI.

Yanko ! un garçon de ferme de mon père, avec qui j’avais été élevée… mais il n’avait rien… que son amour… ce n’était pas assez pour mon père qui voulait une dot, Et tout à l’heure, au moment de mon mariage… Le pauvre garçon…

(Elle s’interrompt pour pleurer.)
LE PRINCE.

Eh bien ?

PEKI.

Eh bien ! dans son désespoir, il a couru au cheval de bronze…