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TAO-JIN.
Allons, venez… suivez mes pas !
TSING-SING.
Époux infortuné !… malheureux par mes femmes,

(Montrant Peki.)

Par l’une que je quitte, hélas !
(Montrant Tao-Jin qui l’entraîne.)
Et par l’autre surtout qui ne me quitte pas !
ENSEMBLE.
TAO-JIN.

Ah ! d’une telle offense
Je veux avoir vengeance,
Et pareille inconstance
Lui portera malheur !
Oui, pour lui point de grâce,
Je ris de sa disgrâce,
On doit de tant d’audace
Punir un séducteur.

Allons, quelle lenteur !
D’où vient cet air d’humeur ?
Votre maître et seigneur
Veille sur votre honneur.

TSING-SING.

J’hésite, je balance ;
Je dois obéissance,
Et pourtant la prudence
Me fait craindre un malheur !
Ô tourment ! ô disgrâce !
Que faut-il que je fasse
Pour conserver ma place
Et garder mon honneur ?

Allons, montrons du cœur
Et de la bonne humeur.
J’obéis sans frayeur
À mon maître et seigneur !

LE PRINCE.

Il hésite !… il balance !
Redoute ma puissance !
Tu dois obéissance
À ton maître et seigneur !
Allons, cède la place,
Nul danger ne menace
Tant d’attraits et de grâce,
Je suis son protecteur !