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TAO-JIN.

Où l’on vient de monter sa maison… Eh bien ! monsieur, l’empereur, à ma demande et à ma considération, a daigné vous nommer à la place la plus flatteuse… il vous a donné le titre de tchang-i-long ou premier menin de son altesse.

TSING-SING.

Est-il possible !… un tel honneur !

TAO-JIN.

C’est à moi que vous le devez : une charge magnifique, qui vous donne le droit de rester toujours auprès du prince, de le suivre partout ! pendant que moi, je resterai à la cour !

TSING-SING.

Comment ! je ne pourrai pas le quitter ?

TAO-JIN.

D’une seule minute… à moins qu’il ne l’exige…… C’est l’étiquette chinoise… et si vous y manquiez, le prince aurait le droit de vous faire trancher la tête.

TSING-SING.

Ah ! mon Dieu ! Par bonheur…… je connais le prince, un jeune homme charmant, qui tient beaucoup au plaisir et fort, peu à l’étiquette. Je suis un des lettrés de l’empire, qui dans son enfance lui donnaient des leçons : il ne venait jamais aux miennes… ce qui ne l’a pas empêché d’être prodigieusement instruit.

TAO-JIN.

Et c’est en récompense de vos soins que l’empereur vous attache à sa personne, et vous donne une place qui, dès aujourd’hui, vous ramène à la cour.