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un petit mandarin très assidu auprès d’elle ; et je ne puis la répudier, attendu qu’elle est cousine de l’empereur, au huitième degré.

TCHIN-KAO.

Cousine de l’empereur !

TSING-SING.

Il en a comme ça deux ou trois mille… C’est égal, cette parenté-là donne à ma doucereuse Toa-Jin le droit de paraître sans voile, de sortir seule et de me faire enrager toute la journée.

TCHIN-KAO.

Elle vous aime donc bien !

TSING-SING.

Du tout ; elle ne peut pas me souffrir ; mais, fière et hautaine, elle me regarde comme son premier esclave… Tu l’as voulu, Tsing-Sing… tu as voulu, parce que tu étais riche, épouser une princesse qui n’avait rien. Aussi, avec elle, il faut que j’obéisse, et c’est pour commander à quelqu’un que j’ai épousé ta fille…

TCHIN-KAO.

Je vous remercie bien.

TSING-SING.

Mais tout-à-l’heure, au moment où j’entrais dans la pagode… un exprès m’a appris que ma noble compagne venait d’arriver à mon palais d’été.

TCHIN-KAO.

Aux portes de ce village…

TSING-SING.

C’est cela qui m’a fait hâter mon mariage avec Peki… car tu sens bien que si Tao-Jin était apparue au milieu de la cérémonie…