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TSING-SING.

Objet de luxe ! et pas autre chose. Un grand seigneur chinois y est obligé par son rang…

TCHIN-KAO.

Ici, au village, nous ne prenons qu’une femme ! nous ne pouvons pas en avoir davantage…

TSING-SING.

C’est juste ! vous n’en avez pas les moyens !… c’est un luxe qui revient très cher, attendu qu’à chaque fille qu’on épouse… il faut payer une dot à son père.

TCHIN-KAO.

Très bonne coutume ! encouragement moral accordé aux nombreuses familles… Du reste, la dot que j’ai reçue de votre seigneurie était magnifique… Il n’y a qu’une chose qui m’embarrasse…

TSING-SING.

Laquelle ?

TCHIN-KAO.

Ce sont vos quatre femmes.

TSING-SING.

Elles ne vous embarrassent pas plus que moi ! La première est maussade, la seconde colère, la troisième jalouse ; mais celles-là ne diront rien, car elles ne sortent jamais de leur chambre ou de leur palanquin. Ce qu’il y a de plus difficile, c’est ma quatrième, ma chère Tao-Jin…

TCHIN-KAO.

Qui est laide ?

TSING-SING.

Non, elle est jeune et jolie ; mais elle réunit à elle seule les qualités de toutes les autres… sans compter