Page:Scribe - Théâtre, 21.djvu/534

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ESTHER.

Quel bonheur !

TIMOTHÉE.

C’est le fils, l’héritier légitime d’un pair d’Angleterre… d’un grand seigneur dont vous me parliez ce matin, de lord Ephelston.

LA MARQUISE.

Grand Dieu !… mon cousin !…

ESTHER, tombant sur un fauteuil à droite.

Mon père !

JAPHET, tombant sur un fauteuil à gauche.

Vous, ma sœur !

TIMOTHÉE.

Justement, vous êtes parens, et de très-près, je m’en vante… Est-ce heureux !… Eh bien ! qu’a-t-il donc ?… et Mademoiselle aussi… ils se trouvent mal tous les deux… c’est de joie.

JAPHET.

Eh non !.. c’est de rage, c’est de désespoir… celle que j’aime, que j’allais épouser, c’est ma sœur !

TIMOTHÉE.

Ah ! mon Dieu !… (Avec trouble, à la Marquise.) C’est juste… ce que vous me disiez ce matin… le duc, qui ayant perdu sa femme et son fils, devait vous épouser… et alors les circonstances… Qu’est-ce que j’ai fait là ?

JAPHET.

Ma perte et mon supplice… car, enfin, obscur, ignoré, sans fortune, sans naissance, j’étais heureux… elle pouvait être à moi… mais, maintenant, ta fatale découverte…