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TIMOTHÉE.

C’est plus cher, il est vrai, et je n’ai pas le premier schelling… ni toi non plus… mais, plus tard, sur ce que nous gagnerons, nous pourrons amasser…

JAPHET, avec impatience.

C’en est assez…

TIMOTHÉE.

De quoi avoir un père…

JAPHET.

Va-t’en au diable…

TIMOTHÉE.

Si je t’en ai un sur mes économies, à moi, tu ne peux pas m’en empêcher.

JAPHET.

Si, vraiment ; je te défends de t’en occuper, et de me compromettre davantage… Je dois la vérité tout entière à la noble famille qui veut bien m’accueillir… et quand elle saura qui je suis, si elle me refuse, si elle me repousse, je ne pourrai lui en vouloir… mais je sais le parti qui me reste à prendre…

TIMOTHÉE.

Et lequel ?

JAPHET.

J’irai… j’irai me jeter à la Tamise !…

TIMOTHÉE.

Ingrat !… tu m’abandonnerais donc, moi, ton ami, qui me ferais tuer, non pas pour moi, car je ne te ressemble pas, je n’aurais jamais ces idées-là pour mon compte, mais pour toi, pour te rendre heureux…

JAPHET.

Pardon, mon bon Timothée, mon frère…