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VAUDEVILLE.
AIR nouveau de M. Heudier.
M. DE GERVAL, à Armand.

Vous avez la vue un peu basse.
Mon ami, tout est pour le mieux :
Pour voir chez soi ce qui se passe
On a souvent de trop bons yeux.
Si vous voulez, en homme sage.
Bien entendre vos intérêts,
Pour être heureux en mariage.
N’y regardez pas de trop près.

ARMAND.

De la coquette Célimène
On cite partout la fraîcheur ;
Ses cheveux sont d’un noir d’ébène,
Son teint des lis a la blancheur,
Ses lèvres sont couleur de rose,
Et ses dents sont des perles ; mais
Tout bas chacun se dit, pour cause :
« N’y regardons pas de trop près. »

MADELAINE.

Pour la candeur, les vertus du village,
Vous, messieurs, qui vous enflammez,
Ne redoutez aucun dommage,
Prenez toujours les yeux fermés ;
Car une extrême défiance
Souvent expose à des regrets ;
Et pour croire à notre innocence ,
N’y regardez pas de trop près.

DE LA DURANDIÈRE.

J’ai bravé le feu, la mitraille,
Je fus toujours audacieux ;
Aussi le jour d’une bataille
J’aimais à tout voir par mes yeux.