Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/490

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE LA DURANDIÈRE.

Bah ! à la campagne ?

ARMAND.

C’est égal ; dans votre intérêt, je vous conseille de les ôter.

DE LA DURANDIÈRE.

J’entends, la plaisanterie est délicieuse.

ARMAND, lui prenant son gant.

Non, vous dis-je, je suis votre ami, et vous les ôterez, ou vous ne danserez pas, je ne vous rends pas vos gants.

DE LA DURANDIÈRE, fort embarrassé, et avec inquiétude.

Ah çà, est-ce qu’il saurait décidément… N’est-ce pas que vous voulez rire ?

ARMAND.
AIR : J’en guette un petit de mon âge.

Oui, c’est là ma seule vengeance ;
Mais je la veux, et promptement :
Souvenez-vous de mon obéissance,
Seriez-vous donc moins obligeant ?
Désolé si cela vous fâche,
À votre tour de la docilité :
Sans besicles si j’ai chanté.
Vous danserez bien sans moustache.

DE LA DURANDIÈRE, fait un geste d’effroi, et reprend en riant :

J’y suis ; c’est pour divertir ces dames ; il fallait donc le dire, parce que si vous y tenez, moi je n’y tiens pas.

(Il arrache une moustache, celle qui est du côté d’Armand.)
ARMAND.

L’autre, l’autre.

(De La Durandière arrache l’autre moustache.)