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DE LA DURANDIÈRE, à part.

Ah ! mon Dieu ! est-ce que ce serait ce fameux duelliste ? (En riant, à Armand.) Je comprends, monsieur n’est peintre que pour son plaisir… véritable amateur.

ARMAND.

Cela ne m’empêche pas, monsieur, d’accepter votre proposition. (Le regardant de près.) Je suis trop heureux quand je puis rencontrer des figures comme la vôtre. (À part.) C’est singulier, ses cheveux et ses moustaches ne me semblent pas de la même couleur. Eh ! mon Dieu ! oui, ce n’est pas naturel.

DE LA DURANDIÈRE.

Qu’est-ce qu’il a donc à me regarder ?

(Se hâtant de mettre un gant, et allant à Madame de Senange.)

On danse dans la salle à côté. Si madame voulait me faire le plaisir d’accepter ma main ?

MADAME DE SENANGE.

Volontiers.

ARMAND, qui pendant ce temps, a eu l’air de réfléchir.

Ma foi, essayons toujours.

(Il arrête de La Durandière au moment où celui-ci va offrir sa main à madame de Senange, et, l’attirant à lui, il lui dit :)

Dites donc, monsieur de La Durandière, est-ce que vous tenez beaucoup à vos moustaches ?

DE LA DURANDIÈRE.

Pourquoi donc, monsieur ?

ARMAND.

Oh ! rien ; c’est qu’il n’est pas convenable de danser avec des moustaches.