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MADAME DE SENANGE.

Mais je crois qu’alors je le pourrais sans crainte.

ARMAND.

Dieu ! que je suis heureux ! c’est comme si-nous étions mariés ; car, apprenez, madame, que ce que vous me demandez là est pour moi la chose du monde la plus facile, et personne n’est moins querelleur que moi. Enfin, vous avez vu ce matin quand votre oncle est venu nous interrompre certainement j’avais là une belle occasion.

MADAME DE SENANGE.

Eh mais, cela ne commençait déjà pas mal. Enfin, vous connaissez nos conventions, vous voyez que je ne suis point injuste ; je dirai tout à mon oncle ; en attendant je cours m’habiller, car je n’ai pas encore paru au salon où l’on m’attend. Adieu, adieu, monsieur ; puis-je dire en bas que l’on renvoie vos chevaux ?

ARMAND, lui baisant la main.

Ah ! vous êtes trop bonne.

(Madame de Senange sort.)

Scène XI.

ARMAND, seul.

Je n’en reviens pas encore ! quel changement ! moi qui tout à l’heure étais si malheureux ! quelle aimable femme que madame de Senange ! Comment ne pas l’adorer ? et quand je pense à ce qu’elle exige de moi…