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auteur très connu. J’ai chez moi toutes ses œuvres, avec accompagnement de violon.

M. DE GERVAL.

Je vais vous déchiffrer cela. Hein !… hein !… ah diable ! moi qui ai la vue basse, et qui n’ai pas mes lunettes ! que diable en ai-je fait ? non, je ne les ai pas sur moi ; Je les aurai perdues en route, et je ne sais comment je vais faire de toute la soirée. Est-ce que vous n’en avez pas, vous, de La Durandière ?

DE LA DURANDIÈRE.

Moi, des lunettes ! j’ai une vue superbe ; je découvre dans la campagne à deux lieues à la ronde. (Il ouvre la croisée qui est dans le fond.) Voilà dans la cour une chaise de poste qui va partir.

MADAME DE SENANGE.

Il s’éloigne ! et sans me donner l’explication de cette conduite !

DE LA DURANDIÈRE.

Un monsieur en besicles vient de monter en voiture, et voilà qu’elle roule.

MADAME DE SENANGE.

C’est fini !

DE LA DURANDIÈRE, à la fenêtre.

Postillon, postillon ! arrêtez !

M. DE GERVAL.

Eh bien, que faites-vous donc ?

DE LA DURANDIÈRE.

Laissez-moi donc… la voiture s’arrête… Monsieur, monsieur ! je vous prie démonter un instant. Oui… ici… au salon… J’aurais deux mots à vous dire.