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AIR : J’aime Henriette (d’Une Heure de folie).

Je n’ai jamais cherché la solitude :
Mais avec vous je me trouvais si bien !
De tous vos goûts j’avais fait une étude,
Et votre esprit semblait s’unir au mien.
Fuyant le bruit, dans une paix profonde.
Je veux garder des souvenirs si doux :
Je serais seul au milieu du grand monde,
Et je m’en, vais pour rester avec vous.


D’ailleurs, madame, je n’aime pas la société, car je sens que je suis peu fait pour y briller.

MADAME DE SENANGE.

Il me semble que vous vous défiez beaucoup trop de vous-même. Je dois vous rassurer et vous apprendre, puisque vous l’ignorez, que quand vous voulez, monsieur, vous êtes fort aimable.

ARMAND.

Quoi ! madame, c’est là votre avis ?

MADAME DE SENANGE.

Permettez, je puis me tromper ; et c’est pour être plus sûre de mon opinion que je veux consulter celle des autres ; j’ai idée qu’elle sera conforme à la mienne ; mais encore faut-il voir, et vous ne pouvez me priver du plaisir d’entendre approuver mon jugement. Ainsi, voilà qui est dit, n’est-il pas vrai, vous restez ?

ARMAND.

Puis-je vous résister ? (À part.) Au fait, je trouverai peut-être d’ici à demain l’occasion de me déclarer. (Haut.) Vous avez reçu plusieurs lettres de Paris ; quelle nouvelle y a-t-il !