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pour moi, voilà ce que j’attendais ; va vite, Madelaine, va tout préparer pour mon départ.

MADELAINE.

Oui, monsieur ; mais vous me promettez que vous ferez quelque chose pour nous deux Bastien ?

ARMAND.

Sois tranquille.


Scène II.

ARMAND, seul.

Oui, c’est de Paris. (Il ouvre la lettre et la lit.) Dieu soit loué, il est hors de danger ; il y a même six lignes de sa main.

« Mon ami, ma blessure est tout-à-fait guérie ; pardonnez-moi comme je vous pardonne, car nous avions tort tous les deux ; mais je me répète tous les jours que c’est l’aventure la plus heureuse qui pût nous arriver, si elle nous corrige l’un et l’autre de notre mauvaise tête. »

Signé Versac.
(Il ôte ses besicles.)

Oui, certes, je suis corrigé et pour la vie ; avoir menacé ses jours, je ne me le pardonnerai jamais : je ne vois pas en lui le neveu du ministre, mais mon ami, mon camarade. Nous battre ! et pourquoi ? pour une discussion, pour un mot que j’aurais peine maintenant à me rappeler ; et le plus terrible, c’est que voilà sept ou huit fois que cela m’arrive, à moi, le