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ALPHONSE, à part.

Mon père ! qu’est-ce que cela veut dire ? (Haut.) Monsieur, je vous en conjure, ayez égard à la recommandation de monsieur le marquis. Dans le doute, vous devez au moins admettre la concurrence ; et si des considérations personnelles pouvaient vous déterminer....

(Lui glissant une bourse dans la main.)
ANTOINE.

Comment donc ! voilà un homme qui a servi dans les grandes maisons. (Haut.) Monsieur, je vois que vous avez du mérite ; monsieur le vicomte dira ce qu’il voudra ; des fonctions aussi délicates ne s’accordent qu’au talent, et non pas à la faveur. Nous allons vous prendre a l’essai ; et si vous continuez à vous bien conduire, on vous gardera.

ALPHONSE.

Quel bonheur !

ANTOINE.

Je vais commencer par vous conduire à l’office.

ALPHONSE.

C’est inutile, je n’ai pas faim.

ANTOINE.

Permettez ; il ne s’agit pas ici de votre faim, mais de celle de monseigneur. C’est un déjeuner ordinaire, ainsi arrangez-vous là-dessus. Il n’y a, je crois, que trois couverts, monseigneur, le vicomte, et M. Soufflé, son nouveau secrétaire.

ALPHONSE.

Qu’est-ce que vous dites donc, son nouveau secrétaire ?