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Tous ceux, morbleu, qu’un bon repas rassemble,
Quels qu’ils soient, deviennent amis ;
Et quand on boit le même vin ensemble,
On est bientôt du même avis.

Ah ! çà, vous tâcherez que le déjeûner soit un peu corsé ; ce sont de ces particularités auxquelles je tiens beaucoup. À propos, a-t-il un bon cuisinier ?

ANTOINE.

Mais…

LE VICOMTE.

Diable, il faut qu’un ambassadeur en ait un. Attendez donc ! attendez donc ! ce coquin que dans un moment de dépit j’ai renvoyé dernièrement… je m’en charge, j’ai son affaire. Ainsi, c’est convenu ; serviteur.

(Il sort.)

Scène III.

ANTOINE, seul.

Là, je vous le demande, quelle rage de protection ! moi qui voulais choisir moi-même… c’est égal, je vais me rejeter sur le secrétaire ; pour celui-là, par exemple, je veux au moins que ça soit quelqu’un que je connaisse. Chut ! c’est mademoiselle Élise, notre jeune maîtresse.