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régiment, j’ai idée que je gagnerai la gageure, ou le diable m’emporte.

LEBLANC.

Tu peux compter que je t’y aiderai. Tu sais que l’ami Derville ne peut pas venir.

DORVAL.

Oui, mais j’ai un appétit qui en vaut deux : ainsi, nous voilà au pair. Pour plus de sûreté, j’ai dépêché Germain en avant, pour reconnaître le terrain et préparer les vivres. Nous pouvons entrer.


Scène XIII.

Les précédens ; FRINGALE.
FRINGALE.

Personne de présentable, c’est désespérant. Eh mais, qu’ai-je vu ? voilà mon affaire ; qu’ils aient dîné ou non ils ne m’échapperont pas.

LEBLANC.

Que nous veut ce monsieur ?

DORVAL.

Comment ! tu ne devines pas ? un habit râpé, et un homme qui salue à la porte d’un traiteur : c’est un dîner qu’on nous demande.

LEBLANC.

Tu crois ?

DORVAL.

Que veux-tu ? nous ne sommes que deux, le dîner est pour trois, on peut dans l’occasion accueillir le pauvre diable qui n’a pas dîné.