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présentera ici dans la matinée un jeune homme de bonne tournure, de bonne façon, qui viendra vous demander une place de secrétaire, afin de partir demain avec monsieur l’ambassadeur.

ANTOINE.

Allons, encore une recommandation !

LE VICOMTE.

Je vous prie de l’arrêter.

ANTOINE.

C’est-à-dire que monsieur s’intéresse au jeune homme, et voudrait qu’il eût la place.

LE VICOMTE, en colère.

Qu’est-ce que c’est ? Je voudrais bien voir… (À part.) Par exemple, mon fils secrétaire et jockey diplomatique ; il ne manquerait plus que cela. (Haut.) Non, monsieur, non, je ne veux pas qu’il ait la place ; mais je veux que vous le reteniez ici jusqu’à ce que je sois revenu et que j’aie parlé à M. de Saint-Phar ! Quand croyez-vous qu’il soit visible ? attendez… à quelle heure déjeune-t-il ?

ANTOINE.

À onze heures.

LE VICOMTE, tirant sa montre.

Dans une heure, c’est bien. Vous ferez mettre mon couvert.

Air de Lantara.

Pour les affaires c’est à table
Que je les traite, et je soutien
Que c’est là l’instant favorable ;
Nos gens d’état le savent bien !