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larde, une salade, quelques entremets ; et tout cela pour trois.

ROBERT.

C’est bon. (Criant.) Poularde à la broche ! Mais vous me répondez que votre maître viendra.

GERMAIN.

Je suis chargé de vous payer d’avance ; que vous faut-il ?

ROBERT.

Voyons : trois potages, trois biftecks, une bonne qualité de volaille ; il me semble que quarante francs…

GERMAIN.

Les voilà. Et comme entre les domestiques et les aubergistes il y a moyen de s’entendre, tâchez que mon maître soit content ; je ne vous dis que cela, et nous nous reverrons quelquefois.

ROBERT.

Que voulez-vous dire ?

GERMAIN.

C’est moi qui lui ai conseillé de venir chez vous ; nous allons habiter ce pays, et nous paierons bien, car c’est notre habitude.

ROBERT.

Puis-je savoir à qui j’ai l’honneur de parler ?

GERMAIN.

Chut, nous sommes ici incognito. Je suis M. Germain, valet de chambre de M. Dorval le manufacturier.

ROBERT.

M. Dorval ! M. Dorval vient dîner chez moi ?