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Dès le matin,
Chacun s’apprête ;
Et bientôt je vois en habit de fête,
Accourir l’ami, le voisin,
Et le grand oncle, et le petit cousin ;
L’heure sonne, on part
Sans retard ;
L’autel reçoit les sermens
Des amans,
Deux fois
L’anneau change de doigts :
Ils sont unis,
Attendris,
Et bénis.
La table est prête, on se rassemble,
Buvant, criant,
Et riant
Tous ensemble.
On applaudit
Le bel esprit
Qui s’est chargé
Du couplet obligé.
J’entends le son
Du violon,
Chacun se place, et déjà,
Le papa
Par le menuet
D’Exaudet
Ouvre le bal
D’un air patriarcal.
Mais du repos l’instant arrive,
À minuit,
Sans bruit,
Le mari s’esquive ;
Sa jeune épouse, qui le suit,
Tremble, rougit ;
Pourtant elle sourit.

(Parlant en contrefaisant la voix d’une demoiselle.)

Mais, maman ! — Oui ma fille, croyez-en votre