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FRINGALE.

C’est ce que je voulais dire ; elle est charmante. Vous avez donc tout préparé, les invitations, les bouquets, le repas de noce, les violons ; vous croyez avoir songé à tout ; eh bien ! c’est ce qui vous trompe, il vous manque quelque chose.

CHEVRON.

Comment, monsieur ?

FRINGALE.

Hé bien ! hé bien ! il vous manque quelque chose avez-vous des couplets, une chanson ?

CHEVRON.

Ma foi non, quoique ce matin j’aie cherché deux heures dans mon chansonnier. (Le tirant de sa poche.)

FRINGALE.

Une noce sans chanson ! cela ne se serait jamais vu.

Air de Partie carrée.

Il faut toujours qu’à chanter l’on s’apprête.
Chaque âge a ses couplets, je crois !
Pour les enfans c’est le couplet de fête,
Aux jeunes gens c’est le couplet grivois ;
Le tendre amant qui soupire sa flamme,
C’est le couplet sentimental !
Mais le mari qui célèbre sa femme,
C’est le couplet moral.

Et songez donc quel coup d’œil, quel tableau ; lorsqu’après un dîner, un bon dîner, comme qui dirait au dessert, vous vous levez. Le marié va chanter, le marié va chanter ! c’est ce que tout le monde répète ; succède un long silence, et vous, tirant mo-