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GERCOURT.

Vos torts ; je veux bien les oublier ; mais ma nièce…

ESTELLE.

Ah ! mon oncle, je suis comme vous, je n’ai pas de rancune.

JACOTIN.

Quoi ? Monsieur, vous êtes le porteur de ma lettre de change ?

ERNEST.

Oui, Monsieur, je suis votre créancier ; et comme tel, je vous laisse le choix d’être mon prisonnier en épousant, ou libre en restant garçon.

JACOTIN.

Monsieur, touchez là : je reste libre et célibataire.

ESTELLE.

Quoi ! Monsieur, vous aviez votre raison.

DURAND.

Non pas, et j’atteste toujours…

ERNEST, lui jetant une bourse.

C’est inutile.

DURAND.

J’atteste que la raison lui est revenue.

ERNEST, à Jacotin.

Et pour vous le prouver, Monsieur, je n’abuserai point de votre position : vous prendrez, pour vous acquitter, tout le temps que vous jugerez convenable, et je ne veux d’autre sûreté que votre parole…

JACOTIN.

Jeune homme, qui que vous soyez, cette action-là