Page:Scribe - Théâtre, 19.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui puisse racheter de pareilles prisonnières ; mais je puis consentir à un échange. (Montrant Jacotin.) Monsieur prendra leur place, vous pouvez l’emmener.

LADOUCEUR.

Oui, mon colonel. (À Jacotin.) En prison.

JACOTIN.

Comment, en prison ?

ERNEST.

Monsieur, vous m’y aviez bien envoyé : chacun son tour.

GERCOURT, montrant Ernest.

Ah ça ! la folie de Monsieur a-t-elle gagné tout le monde ? et vous, Jacotin, m’expliquerez-vous enfin ce que cela signifie ?

ERNEST.

Cela signifie que j’ai payé les dettes de votre futur neveu. Rassurez-vous ; c’est mon dernier acte de folie ; et cette lettre de change, qui est maintenant en mon pouvoir, (il lui remet un papier) ne m’aura pas coûté trop cher si elle vous éclaire sur la véritable situation de Monsieur, et vous empêche de faire le malheur de votre nièce.

GERCOURT, lisant.

Que vois-je ? « Passé à l’ordre de M. Ernest de Sainville. »

ERNEST.

Oui, Monsieur ; le neveu de votre ancien ami, celui à qui votre nièce était destinée, et qui avait trop de torts envers vous pour oser se faire connaître.