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Du moindre mot il s’irrite,
Voyez quel transport l’agite :
Il vient de je ne sais où,
Vous le voyez, c’est un fou !

ERNEST.

Corbleu ! je le deviendrais, je crois. Eh bien, puisque je ne puis vous désabuser, je vous déclare donc que j’empêcherai bien que Monsieur ne mène sa femme à l’autel ; que je m’établis ici ; … que je n’en sortirai que l’époux de votre nièce, et que, malgré vous-même, j’empêcherai qu’on ne vous trompe.

GERCOURT.

Ah ça, Monsieur ! si je m’échauffe une fois.

JACOTIN.

Non, mon oncle, ne vous fâchez pas, nous serions plus extravagans que lui de prendre au sérieux… Laissez-nous ensemble un instant ; je vais le gagner par la douceur, ou nous en débarrasser par quelque ruse.

GERCOURT.

À la bonne heure ; mais on ne devrait pas laisser en liberté des insensés comme celui-là ; car enfin, voilà toute la noce troublée.

JACOTIN.

On ne s’apercevra de rien. Faites les honneurs du déjeuner, et hâtez-le surtout, pour qu’on se dépêche de partir.

DURAND.

J’espère que j’ai bien gagné mon argent.

(Ils sortent.)