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ERNEST.

Depuis que je vous ai vue. Vous ne connaissez donc pas tout mon bonheur ? elle sera ma femme, je l’épouse aujourd’hui.

JACOTIN.

À la bonne heure au moins, voilà qu’il s’y met.

ERNEST.

Quoi ! vous gardez le silence ! seriez-vous fâchée d’être ma femme ? Voyez cependant, étant du même âge, du même caractère, combien dans notre ménage il nous serait plus facile d’être heureux que dans ces unions formées par les convenances ou par l’intérêt ! tous les jours de ma vie seraient consacrés à embellir les vôtres ; quel bonheur de trouver dans sa femme, sa maîtresse, son amie, et, quelque amour qu’on ait pour elle, de n’avoir à se reprocher que des extravagances raisonnables ou des folies légitimes ! voilà quel sera notre hymen ; ce tableau-là peut-il vous déplaire ?

JACOTIN.

Eh bien ! répondez-lui donc.

ESTELLE.

Vous êtes bien sûr au moins qu’il est fou ?

JACOTIN.

Parbleu ! écoutez-le.

ERNEST.
Air : Fille jeune et jolie.
premier couplet.

Gentille fiancée,
Toi seule auras toujours
Et ma seule pensée