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avait un air raisonnable. Comment cet accident-là lui est-il arrivé ?

JACOTIN.

Ma foi, demandez-lui.

ESTELLE.

Je n’oserais…

JACOTIN.

Bah ! avec un fou est-ce qu’il y a à se gêner ?

ESTELLE, à Ernest.

Est-il vrai, comme vous me le disiez tout à l’heure, que vous ayez perdu tout ce que vous aimiez ?

ERNEST.
Air du vaudeville de Psyché.

Au sort d’une femme charmante
On voulait unir mon destin ;
Mais libre et d’humeur inconstante,
Hélas ! j’ai refusé sa main.
De mes dédains pour venger cette belle,
L’amour, justement irrité,
Me la fit voir, et j’ai perdu près d’elle
Ma raison et ma liberté.

JACOTIN.

Ta, ta, voilà-t-il pas une belle histoire ? ou diable a-t-il été chercher tout cela ?

ESTELLE.

C’est égal, laissez-le dire : (À Ernest.) De sorte que vous, n’avez plus l’espoir d’être à elle ?

ERNEST, gaiement.

Au contraire, je l’ai retrouvée.

ESTELLE.

Depuis quand ?