Page:Scribe - Théâtre, 19.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ERNEST.

Je ne l’ai pas encore aperçue ; mais, la première fois que je la verrai, je profiterai de cette occasion pour vous la présenter.

JACOTIN, montrant madame Durand.

Il me semblait que c’était madame, car je vous ai surpris dans un tête-à-tête conjugal.

ERNEST.

C’est vrai, c’est ma femme.

JACOTIN.

Et l’autre ?

ERNEST.

Et l’autre aussi ! ça n’empêche pas… Vous ne savez donc pas… Je suis le sultan Saladin ! Il ne savait pas cela. Est-il en retard ?

JACOTIN.

Ah ! ah ! Il est amusant.

Air : Quelle douce, aimable folle (Un jour à Paris.)

Quelle douce, aimable folie !
Est-il un plus heureux destin ?
Avec vous Monsieur se marie,
Et c’est le sultan Saladin.

ERNEST.

Oui, c’est Roxelane elle-même.

JACOTIN.

Combien j’aime à le voir !

ERNEST.

Oui, de ce mois c’est la trentième
À qui j’ai donné le mouchoir.