Page:Scribe - Théâtre, 19.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ERNEST, étonné.

Hein ?

MADAME DURAND, avec intention.

Ce fou qui se mêle de toutes les noces et qui prend tout le monde pour sa femme ! Il m’a aperçue, et, crac, sur-le-champ il est entré en scène.

ERNEST, se levant vivement, et mettant son bonnet de travers en faisant des grimaces.

C’est charmant !

JACOTIN, le regardant en riant.

Comment, il serait vrai ? Eh bien ! rien qu’à sa mine je l’aurais reconnu ! Ah ! ah ! a-t-il l’air original !

ERNEST, allant à lui et le saluant.

Monsieur me paraît un luron ! Oserais-je le prier de me faire l’honneur d’assister à ma noce ?

JACOTIN.

Il paraît que Monsieur est marié !

ERNEST, prenant à Jacotin le bouquet qu’il a à sa boutonnière, et le mettant à la sienne.

Oui, Monsieur ; par état, j’exerce l’état de mari ; je n’en ai pas d’autre.

JACOTIN.

C’est un bel état !

ERNEST.

C’est un de ceux qui rapportent le plus de considération, mais on finira par le faire tomber. Ce qui y fait du tort, c’est la contrebande. Il y a une foule de gens qu’on nomme célibataires qui exercent en fraude sans être patentés, et voilà…