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ROBERT.

Voilà de vos arrêts, Messieurs les gens du monde.

RONDON.

Moi qui l’avais promis pour un déjeuner de garçons ; il a dû s’en aller furieux.

GUSTAVE.

Oui, mais au moins il a soupé.

ROBERT.

Coquin ! je t’entends ; tu veux aller te mettre à table ; c’est terrible d’avoir faim après un souper comme celui que tu nous a donné. Mais ces dames doivent être fatiguées, elles ont tant dansé ! et comme cette soirée pourrait leur faire perdre le goût du bal, je veux leur en donner un, moi, le jour de la mi-carême ; et quoiqu’à leur âge le fruit défendu ait bien des attraits, je suis sûr qu’elles préféreront le bal de l’oncle à celui du neveu.


VAUDEVILLE.
Air de Darondeau.
ROBERT.

Si de mon humeur indiscrète
J’exerçai la malignité,
Si j’ai dérangé votre fête,
Si j’ai troublé votre gaîté ;
Point de rancune, je vous prie ;
Pardonnez-moi, mes bons amis,
Ma petite supercherie :
Sous le masque tout est permis.

GUSTAVE.

Du temps l’irréparable outrage
Chez nous se répare aisément :
On déguise un ancien visage
Avec du rouge, avec du blanc ;