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UN DOMINO, à Robert.

J’espère au moins qu’avant de nous séparer, Monsieur nous permettra de voir ses traits et de savoir a qui nous avions affaire ?

SAINT-FIRMIN, à Robert.

Oh ! tu ne peux leur refuser ce plaisir-là ; c’est le seul qui leur reste.

RONDON.

D’autant plus qu’à présent l’incognito est inutile ; il n’y a plus personne à mystifier.

ROBERT.

Vous croyez ? Alors, regardez bien, et reconnaissez à qui vous avez eu affaire. (Il ôte son masque.) Eh bien ?

SAINT-FIRMIN, regardant.

Eh ! mais ce n’est pas lui, et je ne le connais pas.

TOUT LE MONDE.

Ni moi, ni moi, ni moi.

RONDON.

Comment, personne ne le connaît ?

ROBERT.

Je vais vous dire pourquoi ; c’est que c’est la première fois que vous me voyez. Vous vous attendiez peut-être à trouver quelqu’un de votre connaissance. Eh bien ! c’est bon ! ça fait toujours une petite attrape de plus. Mais en ma qualité de mystificateur, je ne pouvais pas, je ne devais pas vous être connu ; c’eût été maladroit de ma part. Allons, allons, il est temps de se quitter ; Mesdames, veuillez agréer… (En s’en allant.) Voilà donc cette salle à manger, objet de tant de vœux, sujet de tant de regrets ! salut, trois