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jours, et c’est pour vous faire passer votre soirée un peu plus gaîment, que je vous ai raconté aujourd’hui deux combats navals de plus qu’à l’ordinaire.

GUSTAVE.

Ah ! mon oncle, voilà une attention ; je vous reconnais bien là.

ADÈLE.

Heureusement pour nous, le carnaval finit ce soir… Car nous n’aurions pu supporter plus long-temps des plaisirs aussi vifs.

ROBERT.

Allons, allons, ma petite nièce, vous savez bien que je ne suis pas de ces oncles à la mode, qui vont tous les soirs dans le monde.

ADÈLE.

Mais au moins, vous pourriez recevoir… jouir de votre fortune… Il me semble que mon frère et moi, ferions convenablement les honneurs de la maison.

ROBERT.

Oui-dà !… Avoir tous les jours des amis que je ne connaîtrais pas… Recevoir des bouffons et des parasites, qui mangeraient mon bien et se moqueraient de moi… des étourdis, qui n’écouteraient pas mes histoires, et qui en conteraient à ma nièce… donner des fêtes ruineuses, qui ne causent que de l’ennui aux maîtres de la maison.

LAURENT.

Et de l’embarras aux domestiques ; vous avez, raison, mon capitaine.