Page:Scribe - Théâtre, 18.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

haine que le duc d’Hermosa avait vouée à toutes les femmes et à moi particulièrement, vient enfin de céder aux preuves de mon amour ; il m’offre sa fortune et sa main ; et abjurant à jamais ses erreurs, il rend à tout mon sexe la justice qui lui est due.

Air du vaudeville de La Robe et les Bottes.

Vous qui blâmant un sexe sans défense,
Sur lui lances des traits mordans,
Rappelez-vous qu’au temps de votre enfance
Il guida vos pas chancelans ;
Rappelez-vous que dans les jours d’orage,
Il fut sensible et courageux ;
Et que ce sexe, enfin, quand on l’outrage,
Se venge en vous rendant heureux.

RAMIREZ, s’inclinant.

C’est toujours ce que j’ai pensé, et qui mieux que la princesse Isabelle…

PHILIPPE, étonné.

Comment, cette méchante femme dont vous parliez ?

RAMIREZ.

Comment… je parlais… je parlais… vous devez vous rappeler, au contraire, que j’ai toujours défendu madame, que j’ai souvent gémi de l’erreur du prince ; mais mon devoir, l’obéissance…

ISABELLE.

N’en parlons plus ; j’espère qu’un nouveau lien va rapprocher les deux familles.

RAMIREZ.

Vous le voulez, le prince le veut ; il n’y a rien de plus aisé !