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ISAURE.

Dame ! un mari, c’est quelqu’un qu’on aime, c’est-à-dire, qui vous aime, et qui alors vous donne de belles robes ; et puis il y a un grand repas, une noce, on danse ; et après cela, on vous appelle madame, et voilà à peu près tout. Demandez à ces demoiselles.

FERNAND.

Je n’entends pas beaucoup, mais c’est égal.

ISAURE.

Et comme Blanche ne voulait pas du tout de cet amant-la…

FERNAND.

Qu’est-ce que c’est qu’un amant ?

ISAURE.

C’est… dame ! un amant, tout le monde sait ça. Aussi on n’a jamais vu faire des demandes comme celles-là.

BLANCHE.

Par exemple, un amant, ça serait vous, si vous nous aimiez.

FERNAND.

Oh ! oui, je suis un amant ; j’entends mieux cela que le mari. Le mari n’est donc pas une bonne chose, puisque vous le fuyez.

ISAURE.

Mais si, c’est selon ; car il ne comprend pas ; l’amour vient d’abord, et puis le mariage après.

BLANCHE.

Et l’on épouse celle que l’on aime.