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Air de Voltaire chez Ninon.

Apprenez que son gouverneur,
Par la malice la plus, noire,
Des femmes lui fit toujours peur,
Et veut même lui faire accroire
Que nous n’avons rien d’attrayant,
Que notre âme est fausse et traitresse.

ISAURE.

Et voilà pourtant à présent,
Comme on élève la jeunesse.

TOUTES.

Fi ! l’horreur !

ISAURE.

Le vilain homme que ce gouverneur. Tenez, je vais vous donner un conseil, c’est de vous révolter comme nous et de faire le pèlerinage ensemble.

TOUTES.

Oh ! oui, venez avec nous.

FERNAND.

Ah ! quel bonheur.

BLANCHE.

Imaginez-vous qu’on voulait me forcer…

ISAURE.

Non, c’est à moi à raconter cela ; figurez-vous qu’on voulait forcer Blanche à se marier.

FERNAND.

Se marier ! qu’est-ce que cela ?

BLANCHE.

C’est prendre un mari.

FERNAND.

Et qu’est-ce qu’un mari ?